
LE THEATRE (MH)
L’Administrateur de la Société des Eaux de Châtel-Guyon, DUSARGUES de COLOMBIER, désireux de créer un nouveau casino, contacte l’architecte parisien Albert LE VOISVENE, qui construit en 1898-1899 un théâtre Louis XV, accolé à un casino avec un café ouvert sur le parc. Ce théâtre est inauguré en 1901.
Le Docteur ANGELBY, successeur de DUSARGUES, désire agrandir le théâtre. Après un voyage sur la Côte d’azur, il rencontre NIERMANS, architecte parisien très connu, qui a étonné tout le monde en créant le pavillon hollandais de l’Exposition Universelle de Paris de 1889. Il a construit le Casino de Paris, l’Elysée-Montmartre, a réaménagé le théâtre Marigny, le théâtre des Capucines, et construit les Folies-Bergère et le Moulin-Rouge à Paris .
NIERMANS agrandit le théâtre en créant deux balcons, ce qui porte la capacité à 600 places et reconstruit le casino en créant la salle des Ambassadeurs et la salle du Baccara.
C’est un théâtre à l’italienne. Il se singularisait par l’existence d’un toit ouvrant, depuis longtemps condamné. Après avoir été fermé en 2004, le théâtre, racheté par la municipalité en 2010, rouvre, totalement restauré à l’identique, en 2014.

LES GRANDS THERMES (MH)
Ouverts en 1906, les Grands-Thermes, emblème de la station, sont dus à Benjamin Chaussemiche (1864-1945), architecte Grand Prix de Rome (1893). Pour s’assurer grand prestige et séduire la clientèle, la Société des Eaux Minérales a choisi cet architecte qui a privilégié la façade principale et les lieux d’accueil des malades.
Une architecture rationnelle
Les Grands-Thermes, pour l’essentiel en pierre claire, occupent un vaste espace et se composent de quatre grands corps de bâtiment disposés autour d’un patio. Le bâtiment principal est un imposant pavillon destiné à l’accueil. Un côté de l’édifice était réservé aux femmes et le côté opposé aux hommes. Chacun se divise en un rez-de-chaussée, à l’origine pour les soins de première classe, et un étage, destiné à la seconde classe.
De l’Antiquité au roman auvergnat
L’architecte s’inspire de l’Antiquité : baies thermales, colonnes et corniche brisée, éléments copiés des fameux Thermes de Dioclétien (298-306). Il ajoute des citations tirées du roman auvergnat : fenêtres à arc en plein cintre reliées par un cordon qui les surmonte en épousant la forme de l’arc, et décor losangé, comme au chevet de Notre-Dame du Port, à Clermont-Ferrand.


UN HALL FASTUEUX
Rappelant l’Antiquité romaine, une impressionnante voûte en berceau à caissons couvre le hall, soutenue par douze colonnes corinthiennes à fût en marbre rouge, base et chapiteau en pierre claire. Des volées en fer à cheval conduisent aux galeries du haut ; dans le fer à cheval prend place un escalier droit menant aux galeries du bas. Le départ des escaliers est marqué par des colonnettes en marbre rouge que surmonte une lanterne de goût vénitien. Du marbre jaune couvre les murs que couronne une large frise de mosaïque à motifs stylisées colorés et dorés. L’architecte a imaginé un sol en mosaïque qu’il a comparé à un tapis d’Orient. La lumière qui filtre à travers les vitraux des baies éclaire ce hall monumental et somptueux.